imiter...n'est pas toujours copier
Picasso peint Olgail la peint quelques années plus tard
Copier, c'est singer...
Cela nous conduit à examiner en quoi le travail de l'artiste peut servir de modèle à tout travail?
Dans cette question ce qui importe est le terme de modèle. Modèle renvoie étymologiquement au mot « mesure ». La question que l’on se pose est de savoir si le travail de l’artiste doit être ‘copié », ce qui serait une lecture fausse du terme de modèle, ou s’il doit servir d’instrument de mesure à tout travail. En ce dernier cas on se demandera alors ce qui, dans le travail de l’artiste doit permettre de mesurer la valeur de tout travail.
Etymologiquement le travail renvoie à la douleur, à la peine, à la souffrance. Ainsi le travail peut apparaître comme
incompatible avec l’idée de liberté et renverrait à ce que Marx qualifie d’aliénation. S’il en est ainsi on voit mal en quoi le travail de l’artiste pourrait servir de modèle. Si l’art dans ce
sujet relève d’un travail, il est clair aussi que ce n’est pas à cette idée que l’on adhère spontanément. La définition immédiate de l’art se donne
comme inspiration, sensibilité et donc absence de réflexion. Or il n’en est rien
Il s’agit d’établir dans une première partie que l’artiste travaille la matière au sens où il lui donne une forme, ce qui ne va pas de soi. La forme
résiste à la matière et la matière à la forme. La force efficiente qu’est l’artiste se heurte par conséquent à cette forme et cette cause matérielle. L’effort ainsi fourni montre que l’art relève
d’un véritable travail, entendu au sens de labeur certes, mais un labeur se donnant comme libération à l’égard de la matière.
Une fois établi ce travail de l’artiste, il convient de montrer que tout travail pour être considéré comme digne de l’homme, doit ne pas porter atteinte à ce qui constitue la dignité de l’homme, à savoir sa liberté. Or l’art nous donne un modèle de cette liberté acquise par l’homme sur la matière et la nature. (cf texte de Hegel)
Par conséquent la liberté comprise comme libération et émancipation à l’égard de la nature, sera celle que nous donne à comprendre le travail de l’artiste.
Dans un dernier temps on montrera que le travail de l’artiste doit être conçu comme un modèle pour tout travail humain digne de ce nom, mais qu’il ne s’agit pas de copier l’artiste. Le travail doit permettre à tout individu de manifester sa conscience au travers de ce qu’il fait et donc de s’accomplir, de réaliser sa conscience, de se retrouver dans son travail .
L’artiste est un être singulier, qui se pose en posant son travail. Ce que l’on doit comprendre par conséquent, c’est que le travail doit toujours manifester la singularité de celui qui le fait afin qu’il réalise son être.
exemple cinématographique:
Louise Wimmer
A lire: Pierre Grassou de Balzac
c'est l'histoire d'un mauvais copiste...