Le ruban blanc de Haneke ou la mort du désir

Publié le par maryse.emel

Réalisé par Michael Haneke
Écrit par Michael Haneke

Autriche, Allemagne, France, Italie - 2h24 - Drame
Titre original : Das Weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte
Sortie le 21 octobre 2009

Synopsis (Vodkaster)

Un vieux narrateur raconte rétrospectivement l'histoire d'un village de l'Allemagne du nord à la veille de la Première Guerre mondiale, dans lequel il fut instituteur dans sa jeunesse.

Un médecin est victime d'un violent accident de cheval en rentrant chez lui. Selon toute vraisemblance, il s'agit de l'acte délibéré d'un habitant du village, qui a tendu un filin en travers du chemin qu'emprunte régulièrement l'homme. Hospitalisé, celui-ci laisse sa fille aînée, encore adolescente, et son jeune fils aux soins de sa voisine, qui est aussi son assistante.

L'été 1913 est alors marqué par une série d'étranges accidents prenant peu à peu le caractère d'un rituel punitif dirigé contre les différentes autorités morales, religieuses et sociales de ce petit village profondément ancré dans la tradition luthérienne. La femme d'un paysan meurt en chutant au moment des moissons, sans que son mari, pourtant touché par son décès, ne réagisse contre ce qui apparaît être au mieux comme une négligence du régisseur du domaine du baron du village. Toutefois, un de ses fils vandalisera une propriété du châtelain et se verra puni de son geste par de la prison. Sigi, le jeune fils du baron, est retrouvé ligoté et battu, provoquant le départ de la baronne avec son enfant pour l'Italie. La grange du château subit un incendie probablement criminel. Le pasteur du village, qui éduque ses enfants dans un rigorisme corseté, leur infligeant des punitions corporelles et des sévices moraux, conduit également en despote les âmes du village lors de ses sermons dominicaux.

Le médecin, qui rentre par anticipation de convalescence, retrouve son foyer et cette voisine qui l'aide dans le rôle de sage-femme depuis le décès de son épouse, qu'elle remplace pour les tâches domestiques et la compagnie féminine. Malgré l'humiliation quotidienne qu'elle subit de cet homme, elle continue à s'occuper de lui, tout en élevant son jeune fils handicapé mental, Karli, avec lequel elle vit seule.

Quelques notes :

  • Paysage immobile dont tout mouvement semble absent. Un simple décor ce paysage qui nous renvoie à la thématique théâtrale. Le théâtre qui prend le spectateur au piège, dans son univers de l'illusion (deus ex machina). Le mensonge et le faux comme trame de fond du film de Haneke.
  • Mensonge et illusion. Dès le début du film, le décor est planté. Tout est caché : tout se passe derrière les portes, les fenêtres. Tout est caché et en même temps on cherche à voir. Eva refusera d'ailleurs d'aller se cacher dans la forêt car elle connaît le danger : l'incestueux docteur surpris par son fils ; l'enfant handicapé a dû voir ce qu'il ne fallait pas, il en perd la vue. Les écoliers cherchent à voir derrière les volets...On ne voit que ce qui est dehors et on découvre un horizon vide, sans espoir, sans rêve (le seul rêve du film est une sorte de confession...Ce n'est pas un rêve dira l'instituteur.)
  • Pas d'horizon autre que le même répété à l'identique...
  • L'enfance impitoyable. Le film va plus loin que la Nuit du chasseur. L'enfant n'est pas bon. A noter la reprise par Haneke de la croix sur le mur. Même thématique de l'enfermement et de critique de la religion.

Réalisé par Charles Laughton et Robert Mitchum
Écrit par James Agee

États-Unis - 1h33 - Polar, Film d'horreur, Thriller
Titre o
riginal : The Night of the Hunter
Sortie le 11 mai 1956

Synopsis

Lors d'un court séjour en prison, le pasteur Harry Powell a comme compagnon de cellule Ben Harper, un homme désespéré qui, pour sauver sa famille, a commis un hold-up et assassiné deux hommes. Powell cherche à faire dire à Harper où se trouvent les 10 000 dollars dérobés, mais celui-ci ne cède pas. Le prêcheur fanatique se rend chez la veuve de Harper, qui a été pendu. Willa Harper ne tarde pas à épouser l'homme d'Église, ne voulant pas voir que ce dernier ne désire qu'une chose : faire avouer à ses enfants, John et Pearl, l'emplacement du magot.

  • Rappel de M.Le Maudit (sermons dans le Temple et surtout l'appel à la délation par le Baron). Le ruban blanc symbole ici de la pureté deviendra vite l'étoile jaune....Critique de José Moure : c'est toutefois manquer de hauteur de vue (ici où les plafonds sont bas) de montrer que le nazisme ne puise sa source que dans la faute des pères et la frustration ( Le plaisir du cinéma, p.143)
  • Cependant le film 71 fragments d'une chronologie du hasard, éclaire : se poser la question du sens, aborder la question sous un angle, ne veut pas dire tout ramener à cet angle : il demeure une part de silence, de non dit, de non vu..

Qui est blessé? L'enfance de tous les renoncements

Même prise de vue chez Haneke

Publié dans cinéma et philo 6

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